"Photographie et Transgression"
Comment définir la transgression culturelle et en quoi peut elle être porteuse de sens ? Où commence- t-elle dans le domaine particulier de la photographie et par rapport à quel type de normes celle-ci s’effectue-t-elle ? Si toute transgression disparaissait de notre univers culturel, cela signifierait-il un appauvrissement et un affaiblissement de l’ensemble de notre société ? C’est autour de ces questions que les élèves de Master 1 « Direction de projets et d’établissements culturels », dirigé par Mme Françoise Docquiert, se sont interrogés dans le cadre des « Jeudis de la Sorbonne ».
Après l’édition 2016-2017 axée sur “Culture & Désobéissance”, c’est le thème de “Culture & Transgression” qui a guidé les étudiants cette année. Ces conférences, dont deux sont organisées au 104 dans le cadre du Festival Circulation(s), permettent aux étudiants d’inviter différentes personnalités culturelles pour aborder des sujets d’actualité et de société. Ces deux soirées aborderont le thème de la photographie, son lien avec la transgression, ainsi que la fiabilité de l’image photographique.
4 Avril 2018 – “Photographier l’intimité : un acte encore transgressif ?”
Intervenants : Sébastien Gokalp, Christine Ollier, Antoine D’Agata.
À une époque où les réseaux sociaux et les outils numériques ont dévoyé la notion d’intimité, il est devenu complexe de comprendre où se situe la transgression de l’intime, concept tout aussi « difficile et insaisissable » si l’on en croit Chris Jenks. Dès lors, il nous semblait important de faire communiquer ces deux termes, à travers le prisme de la photographie afin de comprendre les raisons qui poussent certains artistes à se saisir de l’intime, la fascination qui les animent, leur vision et leurs points de vue sur l’aspect transgressif de leur travail. La mise en scène du corps dans la photographie intime est-elle devenue un acte ordinaire ? Ou peut-elle être, selon la prise de vue, le sujet ou le décor, à nouveau considérée comme transgressive ? La frontière entre pornographie, érotisme et œuvre d’art reste indéterminée, en témoigne l’interdiction aux mineurs de la rétrospective Kiss the past hello de Larry Clark au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris en 2010.
11 Avril 2018 –“Fiabilité de l’image photographique : de la preuve au simulacre”.
Intervenants : Marie Queau, Denis Teyssou et Emmanuelle Glon.
Utilisée comme document pour son caractère scientifique fidèle à la réalité, notamment en journalisme et en justice, la photographie est à son insu le support le plus malléable par des aspects scéniques et aujourd’hui plus encore par des retouches numériques, mettant alors en péril son statut de preuve. Longtemps perçue comme un phénomène objectif établi par une machine, il paraît évident que la photographie résulte d’une manifestation subjective du point de vue du photographe. Dès lors, ce dernier incarne le créateur et expose au travers de ce dispositif une vision de la réalité, de sa réalité. Nous souhaitons alors nous interroger sur la nature fiable de l’image photographique. A partir de quel moment constitue-t-elle une preuve, une pièce à conviction ? A l’inverse, à partir de quel moment estelle une manipulation, une altération de la réalité ? Entre volonté d’informer, de sensibiliser, et soumise à l’interprétation ainsi qu’au ressenti, la photographie est détentrice d’ambivalences qui impliquent un degré de transgression.
Informations complémentaires
Date : Mercredis 4 et 11 Avril 2018
Horaire : 19h-20h30
Lieu : Atelier 4 – Centquatre Paris
Tarif / Modalités réservation : Accès libre dans la limite des places disponibles
Organisateurs : Etudiants du Master 1 Direction de Projets et d’établissements culturels sous la direction de Françoise Docquiert
Date de début : 11/04/2018
Date de fin : 11/04/2018