ROUDIERE Gilles

Shitet

Allemagne

2012

Nation en transition, l’Albanie est candidate à une adhésion prochaine à l’Union Européenne. Le pays est toutefois largement méconnu et souffre d’une réputation sulfureuse. A la fin des années quatre-vingt-dix, alors qu’elle est au bord de la guerre civile, l’Albanie n’a pas toujours été une destination sans danger ; aujourd’hui, le portrait qui en est fait est en décalage avec la réalité et ne témoigne, le plus souvent, que de certains aspects spectaculaires du pays. Y figurent en particulier : le taux de pauvreté, un des plus élevés d’Europe ; une tradition ancestrale de vendetta , localisée dans des régions reculées et tendant à disparaître ; ou encore, ces centaines de milliers de bunkers parsemés sur tout le territoire, héritage d’une dictature paranoïaque et dont le pays, exsangue, peine aujourd’hui à se débarrasser. A l’image de son relief, l’âme albanaise est contrastée. Il est exact que le peuple albanais est peut-être plus enclin à suivre les règles issues de longues traditions plutôt qu’une législation moderne pourtant en vigueur mais il n’est pas moins vrai que les valeurs de solidarité, d’honneur, de respect et d’hospitalité en sont d’autant plus prégnantes, et s’imposent avec évidence comme essence de l’individu et ciment de la nation.

L’Albanie dégage en tout état de cause quelque chose d’ensorcelant qui n’a ensuite de cesse de vous hanter. Et plus que toute thématique documentaire classique, c’est cet esprit, aux élans mystiques, véritable théâtre photographique que le reportage met ici en scène.

à propos de l'artiste

Photographe autodidacte il vit et travaille à Berlin. Il décide en 2005 de quitter son emploi de cadre pour faire de la photographie son activité principale. Son travail s’oriente principalement vers les pays d’Europe Centrale et Orientale.

JPEG - 1.6 Mo