TÊTU Franck

Une Saison en Ukraine

France

2012

C’est vers des villes industrielles – ici Kryvyï Rih et Dnipropetrovsk, en Ukraine – qu’un besoin impérieux porte Franck Têtu. Ces deux villes, au cœur d’une région minière exploitée à plein régime à l’ère soviétique, s’étalent encore à la (dé)mesure du projet qu’elles servaient. Elles sont l’une et l’autre d’une laideur à couper le souffle. Il est difficile de dire à quel point la vie y semble sinistre, laide, absurde.
Ce n’est que très récemment qu’il découvre ce qu’il allait y chercher ; le sens de cette fuite à l’Est. Au Nord. Au froid. A la nuit. Au noir.
Au noir, oui. « C’est bien la recherche d’une couleur qui m’anime. Elle est le filtre que je glisse entre mon appareil photo et le monde. Ou bien est-ce l’inverse, allez savoir.
Je me sens appelé vers d’autres espaces, d’autres sujets, d’autres gens, d’autres situations, dont le désespoir, peut-être moins criard, ne saura pour autant manquer de sourdre dans mes images.
Pour le moment, j’ai bien l’intention de profiter encore de ce noir éclatant, de cette matière brute que je trouve presque telle quelle dans ces villes industrielles des pays de l’est, profiter encore de ces paysages qui parlent, d’emblée, la même langue que moi. »

Ici, on l’aura compris, nul concept, nulle approche intellectuelle : à travers ces images, c’est de lui-même qu’il parle. Tout au moins de cette part de lui qu’il ne sait traduire autrement.

à propos de l'artiste

Après des études de lettres étrangères, il fait le choix de voyager. La photographie a toujours été le prétexte et le moteur de ces voyages.
Il expose en 2009 un travail effectué à Bilbao, d’abord à l’Atelier Pauline Turmel, puis dans (feu) son bar préféré, Au Jeux de Pom.
Il repart ensuite en voyage, en Ukraine, où il fait ce travail, Une saison en Ukraine, qui commence furieusement à lui ressembler.