MILLET Guillaume

Kurai

France

2011Selection du jury et de Fetart

En japonais, quelqu’un de « kurai » (sombre, renfermé) s’oppose à un individu « akarui » (sociable). J’ai découvert un certain Tokyo à travers le regard d’auteurs contemporains, plus particulièrement en découvrant la littérature obsessionnelle de Murakami Ryu et le cinéma névrosé de Shinya Tsukamoto. J’ai reçu la fureur de leur écriture, la violence étrangement belle de leur esthétique dans un état quasi hypnotique. Subissant ces assauts esthétiques au point qu’une idée d’un Tokyo fantasmagorique m’apparut comme une évidence. Il fallait y aller, marcher la nuit, voir le métal, sentir la chair, rencontrer ces héros perdus des romans de Murakami Ryu, affronter ce monstre froid décrit par Shinya Tsukamoto. Croiser ces individus, comme l’a écrit l’éditeur Philippe Picquier : « Des êtres habités de cauchemars et de rêves fous, exaltés par les peurs qui hantent leurs nuits, promènent en pleine lumière leur tristesse et leur incompréhension devant le spectacle d’un monde désolé qui se défait devant eux ».

à propos de l'artiste

Né en 1982, formé à l’Ecole des Gobelins, Guillaume Millet vit et travaille sur Paris. Il développe peu à peu une attraction physique pour les mégapoles. Son postulat, « y aller pour vérifier », pose les bases d’un travail résolument subjectif, dégagé de toute ambition documentaire, la fiction du réel.

La série KURAI, nominée pour le prix voix OFF Arles 2010 et exposée aux Boutographies à Montpellier sera montrée pour la première fois à Paris dans le cadre du festival Circulation(s).